« Les conditions ne sont pas réunies pour avoir une élection apaisée, crédible, inclusive qui se déroule sans incident ». C’est la conviction de Tidiane Thiam, ancien ministre ivoirien, dirigeant d’entreprise et l’actuel envoyé spécial de l’UA contre la Covid-19, qu’il a exprimé cet après-midi sur la chaîne de télévision TV5.
A deux mois des élections présidentielles, Tidiane Thiam a en effet peur que la Côte d’Ivoire ne s’embrase de nouveau comme en 2010.
Selon lui, avec « l’absence de ces conditions ( paix, crédible, inclusive, transparente), on risque de repartir dans un cycle, que l’on a trop bien connu, de résultat non accepté et de violence ».
Tidiane Thiam dit qu’il a deux obsessions: stopper la violence et préparer l’avenir. « La première, a-t-il poursuivi, est la plus urgente ».
La question du troisième mandat « divise »
« Et je consacre tous mes efforts à stopper la montée de la violence. Certains de ces efforts commencent à produire des effets. Vous avez vu la déclaration de l’ambassade des États-unis, celle de l’union européenne, du secrétaire général des nations unies et d’amnistie internationale qui parlent de paix, d’élections inclusives, transparente », a-t-il révélé.
Invité à se prononcer sur le troisième mandat, l’invité de TV5 a estimé que « ce qu’il faut éviter à tout prix, c’est ce qui divise ». Pour lui la question du troisième mandat d’Alassane Ouattara « divise ».
Tidiane Thiam a même insinué que Ouattara gouverne avec la peur. « (…) La peur n’est pas un outil de gouvernement », a-t-il affirmé. Avant de s’étonner « qu’on se réjouisse (en Côte d’ivoire, ndlr) que des Ivoiriens aujourd’hui aient peur ».
Coulibaly Zié Oumar